top of page

Max JACOB (1876-1944)

 

Belle correspondance de six lettres autographes signées de 2 pages in-4 chacune.

 

Max Jacob échange avec un jeune poète, Roland, lui donne des conseils, se livre.

Il évoque au fil de ces lettres d'autres écrivains comme Gide, Rimbaud, Nerval, Apollinaire ou encore Breton...

 

Toutes ces lettres traitent du lyrisme et de la pureté du style.

 

Il l'encourage à écrire :

"Je suis persuadé que le poème social en 1000 vers sera très beau [...] Est-il conforme à l'esthétique nouvelle proclamée dans le Pain blanc par Lanoë ?" (5 janvier 1937).

 

Il lui expose les clés de la poésie, analyse la pureté du style :

"Gide revint au classique. Il y eut vers 10 ou 20 une espèce de brièveté coupante capricieuse et susceptible (sous le règne Max Jacob - Cocteau et des peintres dits cubistes) qu'on appela "pureté" c'était aussi le règne de l'esprit en formules. Pureté. il fallut abréger, contracter, renverser, économiser. [...] La distinction n'est pas la pureté, la distinction est "ce qui dépare", ce n'est pas la blancheur gidienne. La pureté est ce qui est sans mélange" (1er février 1937).

 

Pour Max Jacob, l'important est de "revenir au plat pour que les images aient toutes leur valeur [...] Tout le monde n'a donc pas le droit d'être incompréhensible, puisque certains ont le don de plaire par la seule musique. Les autres non ! Il y aurait donc vraiment la "poésie pure". Il se réjouit de l'amitié naissante entre son ami poète et René Villard (9 février 1937).

 

Pour éclairer son propos, Max Jacob analyse le lyrisme de Nerval dans El Desdichado, mais aussi chez Apollinaire (25 février 1937, 2 p. in-4).

 

« Je ne vois pas de raison pour classer les poètes. Je sais que les critiques sont des botanistes mais les poètes ne sont pas des plantes, ce seraient plutôt des arbres [...] Je n'ai pas la conception "fond et forme" en ce qui concerne le lyrisme ni autrement. La forme va comme un gant de caoutchouc à la pensée dans la prose, ou une certaine poésie, ou devrait y aller. J'ai regardé le lyrisme comme le confluent de plusieurs pensées qui éclatent par un mot particulièrement cher". Il évoque alors les esprits novateurs : "si on essaie d'être un homme nouveau, comme ces messieurs André Breton on arrive à l'amphibie, à la marqueterie, on échoue dans l'érudition, le beau style et autre foutaise. Si on disait à André Breton qu'il est une espèce de Huysmans, il vous ferait assassiner" (27 mars 1937).

 

Dans la dernière lettre, celle du 16 avril 1937, il l'encourage une nouvelle fois à écrire :

"si vous avez envie d'écrire, écrivez. Ne pas le faire est un péché contre la vocation, une désobéissance à dieu et de plus une paresse ou un orgueil mauvais". Il évoque alors sa retraite à Saint-Benoît-sur-Loire "Êtes-vous des gens qui croient que je m'amuse à St Benoit ou que je fais des grimaces? Me croyez-vous prêt à regretter les Israélites ?". Il ne lui en veut pas de ce doute.

Max JACOB, Six lettres autographes signées à un poète

1 500,00 €Prix

    Une question ? Merci de me contacter ici.

    logoPF.png
    bottom of page