Nicolas de STAËL (1914-1955)
 
…Je vous donnerai une planche en couleur si cela ne vous est pas totalement impossible de rester en contact sans tiers…
 
Lettre autographe signée "Staël" adressée à son lithographe, sans lieu ni date.
Deux pages grand in-4 et deux lignes à l’encre sur simili-japon.
 
Rare lettre inédite du peintre français travaillant à des lithographies dont la pierre a été effacée.
 
« Monsieur, 
 
Je vous ai signé un bon à Tirer pour une lithographie en noir, dont Dejobert a effacé la pierre il y a un an de cela parait-il. 
Nous voilà de nouveau sans rien.
Bien sûr il serait facile de prendre un calque et refaire la pierre sans foi. 
Mais je me sens engagé après plusieurs malentendus et ne puis vous refuser un travail que vous espérez. Laissez-moi un peu de temps. 
Je vous donnerai une planche en couleur si cela ne vous est pas totalement impossible de rester en contact sans tiers.
D’autre part je pourrai vous répondre précisément au sujet du titre dont on a parlé, dès le retour de mon marchand de New-York. 
Bien sincèrement. 
Staël. »
Edmond Desjobert, formé à l'atelier d'Engelmann, s'établit comme imprimeur lithographe en 1923, au 59 rue du Moulin-Vert dans le 14ème arrondissement de Paris. Il dirigea cet atelier jusqu'à sa mort en 1953, transférant ses presses en 1933 au 145 bis rue d'Alésia puis en 1938 au 10, Villa Cœur de Vey. Picasso y imprime certaines de ses lithographies. Celles d'André Lhote, Maillol y sont également tirées. Ce sont alors des œuvres essentiellement en noir et blanc, comme en témoigne l'œuvre lithographié de l'association des artistes lithographes créée à cette époque par A. Philibert. 
Cependant des essais en couleurs pour l'imagerie religieuse sont également réalisés ainsi que les premières lithographies en couleur de Marie Laurencin. Formé à l'atelier de son père dès son enfance, Jacques Desjobert prend la sucession en1953. Il assiste à l'essor de la lithographie